12 novembre 2020
Par Sébastien
S’il y a une chose géniale avec la domotique, c’est le confort que cela vous apporte, accompagné d’économies plus qu’intéressantes. En revanche, ce qui est moins amusant, c’est qu’il vous faut bien un serveur qui gère tout cela.
Tout à commencé pour moi en 2007. Indigo (renommé maintenant Indigodomo) proposait sont logiciel du même nom, en version 2. J’avais acquis mes modules X10, seule technologie disponible en Europe et spécifiquement en Suisse.
Indigo, qui tournait sur un Mac si possible dédié, pouvait gérer tous ces modules et permettait aisément de programmer des scènes, des réactions (comme allumer la lumière après la détection d’un mouvement), et proposait des pages de contrôles, dans lesquelles on ajoutait les modules que l’on pouvait alors contrôler ces appareils depuis… ben une page web. Rapidement, avec l’arrivée de l’iPhone, cela permettait de contrôler sa maison à distance très facilement.
Avec les années, Indigo s’est développé et a proposé 2 versions de son logiciel, une plus légère avec des restrictions, et la version Pro, plus chère mais plus ou moins au prix original, la version bien entendu nécessaire pour un acharné de la technologie comme moi. Mais les mises à jour espacées et la remise de prix pour la migration vers une nouvelle version rendait le tout attractif.
Et voici l’arrivée du Z-Wave ! Cette nouvelle norme révolutionne la domotique en Europe. Aux USA, ils avaient Insteon, avec un énorme choix de modules en tout genre, alors que l’Europe était plus qu’à la traine. Et le X10 est un protocole lent, très lent, et les prises contrôlées très bruyante. Le Z-Wave a vraiment changé la donne, tout comme Philips Hue, et Indigo a intégrer le z-wave très rapidement.
Sauf que tout à coup, Indigo ralentit. Mises à jour toujours très rares, surtout sur iOS, malgré des mises à jour payantes au prix fort… jusqu’à l’arrivée du paiement annuel obligatoire.
C’est la grande mode, la souscription plutôt que l’achat ponctuel. Ceci est rêvé pour les développeurs qui s’assure des rentrées d’argent régulières et une meilleure planification des ressources, mais c’est un enfer pour le consommateur qui voit sa facture annuelle augmenter.
Mais soit, pourquoi pas, après tout, je me suis dit que cela permettrait d’augmenter la cadence des mises à jour.
Sauf que voilà, cela ne s’est pas produit. Non seulement il n’y avait qu’une vraie mise à jour annuelle, mais en plus, les choses promises n’arrivaient jamais. Au vu de la liste des nouveautés, je n’était presque jamais concerné, et pire, Indigodomo a décider de supprimer le support d’AppleScript, car Apple voulait supprimer le support des applications 32-bits. Personnellement je ne vois pas le rapport, puisqu’AppleScript existe toujours, mais soit.
Revenons donc à mon installation. Un vieux Mac mini qui arrive en fin de vie, une mise à jour annuelle hors de prix, des nouvelles fonctionnalités qui se résument à du support de modules non disponibles en Europe, la fin du support d’AppleScript qui est pourtant ultra utilisé par ma configuration…
Hé oui, on comprend vite plusieurs choses:
- Il va y avoir un travail énorme de tout modifier pour ne plus utiliser AppleScript
- Il va falloir investir dans un nouveau Mac mini, et malheureusement ceux-ci ne sont plus du tout bon marché
- L’argent des licences va directement à Indigodomo
Et ce 3e point est très important: ce qui fait en réalité la force d’Indigo aujourd’hui, c’est sa communauté de développeurs. Les plug-ins tiers changent complètement la donne, que ce soit pour gérer ses ampoules Hue, pour gérer les déviations d’appels sur son central téléphonique FreePBX, lancer des scènes lors des soirées Plex et j’en passe.
Donc, je me pose légitimement la question de payer chaque année l’entreprise qui ne développe plus rien pour moi, et refuse de mettre à jour son application iOS sous prétexte qu’elle n’est plus utile (sauf que pour moi elle était essentielle à cet écosystème) est vraiment logique, étant donné que c’est les développeurs tiers qui font le plus de boulot au final.
Ajoutez-y l’achat d’un Mac et sa consommation électrique annuelle… ça devient douteux.
Fibaro Home Center n’est pas un ordinateur, mais une box
Ce qui m’a toujours ennuyé dans l’idée de passer ma domotique chez Fibaro, c’est que c’est une box, et que je ne peux donc rien installer dessus. Ni AppleScript, ni application supplémentaire, ni interaction avec mes autres appareils. Mais finalement, est-ce si vrai que ça?
J’ai vraiment hésité longtemps avant d’essayer de franchir le pas. Mais au final, par crainte d’un crash de mon Mac mini, je me suis laisser tenter, surtout que la nouvelle box HC3 était sortie. Et je me suis dit qu’on aurait le temps de transférer les choses par étapes, et donc de laisser Indigo et ses plug-ins tourner encore longtemps.
Mais surprise! En moins d’un mois, j’en ai eu terminé avec Indigodomo.
Tout d’abord, le ménage. Lorsque l’on s’attarde sur ses centaines de scènes, triggers (réactions) et planifications, on se rend vite compte que la moitié est inactive et n’est présente qu’historiquement. Avec le temps, vous changer vos habitudes et votre programmation, et surtout, vous vous améliorer dans l’efficacité des règles. Ce qui fait que la migration prévue ne sera pas aussi longue qu’escomptée.
Reste à savoir comment remplacer ces plug-ins. Un des énormes défaut de Fibaro et de son Home Center 3, c’est qu’il n’y a quasiment rien de disponible, en dehors bien sûr du support complet des modules Z-Wave. Un plugin pour Hue, certes, quelque chose pour sa serrure connectée, oui, mais c’est presque tout. Et concernant Hue, qui reste le point le plus important (l’éclairage, donc), on est limité. L’excellent plug-in Indigo de Nathan Sheldon, Hue Lights, vous propose pléthore d’options qui vous permettent de tout faire très simplement. Chez Fibaro, l’excellent plug-in manque de beaucoup d’options.
Je me suis donc demandé comment fair pour palier à cela, en gardant en tête qu’on sera en mode programmation et non plus en interface visuelle. J’ai donc décidé de me rabattre sur les APIs moi-même, et de programmer les appels à ces derniers, que ce soit pour les lampes Hue ou les appels FreePBX.
Après quelques mails au support de Fibaro, et quelques appels à l’aide sur leur forum, j’ai finalement pu programmer, somme toute assez facilement, et à ma grande surprise, j’en ai eu terminé avec ma transition en trois semaines. Bien sûr, j’en ai rajouté régulièrement et il faut bien quelques semaines de plus pour avoir le résultat parfait que l’on souhaite. Mais désormais, finit les 20W permanents du Mac mini, pas besoin d’investir dans un nouveau Mac, ni de payer à nouveau une license Indigo. En effet, j’avais refusé le renouvellement de license, et surveillé les mises à jour, et mon paris était payant, le prix n’était pas justifié. Il faudra au moins 4 ans pour que cela en vaille la peine, et donc cela revient moins cher. Mais de toute façon, c’est désormais du passé.
La Fibaro n’est pas offerte, c’est vrai, mais elle est moitié prix du Mac mini, Indigo coûte la moitié de la box Fibaro plus 60$/an… le calcul n’est même plus à faire. La consommation du Mac mini coûte entre 50 et 60€/an, la Fibaro box avec ces 3-4W sera à moins de 10€, une économie très intéressante, sachant que bien entendu, ces contrôleurs restent allumés en permanence.
Je pense que Fibaro a encore beaucoup de travail pour améliorer les fonctionnalités de cette nouvelle box, car sur la version précédente, la HC2, il y a beaucoup plus d’applications déjà prête, car les développeurs y travaillent depuis des années. J’ai donc hâte d’avoir des outils plus simple à gérer, mais pour le moment, travailler directement les APIs ne me fait pas peur.
Je remercie Indigo de m’avoir permis de plonger dans la domotique toutes ces années, et d’en être devenu plutôt expert, mais j’espère qu’ils re-penseront leur modèle économique.
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